Le burn-out, ou ce qui m’a conduit à me dire ‘et si j’étais HPI ?’

Le burn-out, ou ce qui m’a conduit à me dire ‘et si j’étais HPI ?’

Sophie Fasola, autrice de cet article, est maintenant coach spécialisée en orientation et reconversion des HPI. Sa mission : accompagner les adultes et adolescents atypiques à choisir un parcours à leur image pour faire éclore leur potentiel ! https://so-eclosion.com

Dans cet article, je partage mon expérience avec authenticité et humilité avec un objectif : positiver une parenthèse de vie ! Ce passage m’a permis de mieux comprendre mon mode de fonctionnement. Voici quelques signes d’alertes pour éviter à d’autres HPI d’en arriver là !

Il est aujourd’hui reconnu que les personnes HPI sont plus sujettes au syndrome d’épuisement professionnel, équivalent en français du terme anglais burnout. Personnellement, c’est en lisant des articles sur Internet que j’ai compris le lien avec le Haut Potentiel. De fil en aiguille j’ai retracé mon parcours, compris mon mode de fonctionnement et a posteriori de ‘coché les cases’, en tant qu’enfant, ado puis adulte. La lecture du livre de Nathalie Alsteen « Emotifs et Talentueux » a été une révélation.

Flashback

25 ans, premier signe en entretien d’embauche pour mon premier CDI alliant 2 de mes passions : biologie et marketing. A la question “quelle est la valeur la plus importante pour vous ?’, je réponds du tac-au-tac “Je suis très sensible à la justice”. 

Six mois plus tard, deuxième signe, je m’ennuie et crie haut et fort que j’ai de la ‘bande passante’ pour de nouvelles missions qui sortent du cadre. Je me porte volontaire sur tous les nouveaux projets. 

Troisième signe : toujours plus efficace, je mémorise un maximum d’infos les échéances, les numéros de téléphone, la to-do list… pour faire le pont entre les dossiers et perdre le moins de temps possible : rien par écrit, tout dans la tête ! A force, ça fait une sacrée charge mentale. Mais ma confiance en moi est nourrie. 

D’autres signes encore ? Qui dit beaucoup de projets dit beaucoup d’interactions et une exposition croissante ! C’est exaltant, grisant, mais je me sens en décalage, alors je me forge une sorte de carapace. Et quand ça ne va pas, je me réfugie dans mon sas de décompression (les toilettes) pour gérer les surplus d’émotions

Et puis un jour, je deviens manager, avec un périmètre de responsabilité élargi. Fierté et responsabilité : hyper exigeante avec moi-même, je le deviens avec les autres. Je me laisse parfois submerger par mon enthousiasme (et mon impatience). Les dossiers s’accumulent, les journées de travail s’allongent… Résultat : le climat relationnel se dégrade avec certains collègues qui se sentent dépassés et l’écart se creuse avec une partie de l’équipe qui “refuse de suivre mon rythme”. Ce qui génère chez moi un vrai conflit de valeur vis-à-vis de l’équité. 

Game Over ?

Une mission de plus, difficile mais valorisante, et avec la promesse d’une revalorisation salariale dès lundi prochain… Et j’attends un, puis deux, puis trois lundis, avec un sentiment croissant d’injustice. Et un beau matin, basta, mon corps refuse de « décoller » !

Pas de hasard, il choisit le jour de la rentrée scolaire pour « lâcher ». Bloquée, je me sens acculée par la masse de travail avec la furieuse impression que la ligne d’arrivée s’éloigne sans cesse. On me demande de courir encore et encore, mais après quoi : la reconnaissance 

Dernière tentative, puis la délivrance !

C’est mon premier échec professionnel. On me disait si compétente et je flanche ? Hors de question ! A peine quelques semaines plus tard, sans être totalement remise, je me relève, j’obtiens un autre poste dans un autre service, sans management. Trop tôt et trop vite. 

A deux doigts d’une rechute, accompagnée par mon thérapeute, je prends la décision de ne plus m’imposer de vivre dans un système où je ne me sens plus à ma place et où ma singularité me met en danger. 

Aujourd’hui, je suis convaincue que cette singularité est une force… À condition de la (re)connaître, de la comprendre, puis de l’accepter pour la faire éclore ! 

Si j’avais quelques conseils à donner aux personnes HPI en pré ou post burn-out :

  • Utiliser son empathie pour ne pas s’isoler et rester connecté aux autres.
  • Se reconnecter à ses sens pour apprendre à se connaître afin d’éviter des comportements ‘extrêmes’ et les dérives que peuvent engendrer certaines spécificités du HPI au travail.
  • Capitaliser sur sa pensée arborescente pour décortiquer chaque alerte et en tirer des enseignements.
  • Se faire aider par un professionnel pour comprendre et identifier ce que l’on ne veut plus à l’avenir.
  • Se reconnecter à sa boussole pour trouver ce que l’on veut maintenant pour soi, retrouver du sens au travail, en accord avec ses valeurs, et apprendre à moduler les curseurs de sa vie.

2 commentaires

  • GALICHER

    Je trouve votre article tellement inspirant ! Il semble faire écho chez moi même si je n'ai pas du tout l'impression d'être HPI... Aujourd'hui je suis en plein burn out... arrêtée depuis 6 semaines avec une réelle prise de conscience depuis peu... c'est très difficile pour moi de faire une seule chose à la fois, de devoir ralentir... pour autant je me sens mieux, plus heureuse et surtout je sens au plus profond de moi-même que cette crise est une énorme chance : la chance d'être enfin qui je suis !

    • Merci. Je suis heureuse que cela vous résonne en vous. Vous êtes au début de votre reconstruction et vous avez tout à fait raison de le voir comme une chance car s'en est une. Prenez le temps et faire plusieurs choses à la fois n'est pas forcément une mauvaise chose. Ecoutez-vous surtout. C'est souvent le corps qui sonne l'alarme.

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