Je suis haut potentiel et j’ai raté le test de QI

Je suis haut potentiel et j’ai raté le test de QI

Pauline Barbagiovanni, autrice de cet article, est coach en épanouissement personnel. Sa mission : accompagner les adultes hauts potentiels qui veulent libérer leur potentiel et devenir la meilleure version d’eux-mêmes. https://www.happygifted.fr/

Je sais que je suis haut potentiel depuis quelques années. 

J’ai récemment décidé de passer le test de QI officiel, le WAIS IV, pour savoir ce que le test pourrait bien avoir à dire sur moi, à quoi ce test pouvait bien ressembler et me faire un avis dessus. Et je l’ai raté…

J’ai envie de vous partager mon expérience, car après quelques recherches je me suis rendue compte que mon cas serait loin d’être unique et qu’il y aurait pas mal de HP faux négatifs au test de QI (environ 30% selon mes sources).

Avant le test…

J’avais tout prévu :

☑️ Je n’ai contacté que des psychologues sensibilisés au haut potentiel

☑️ Je leur ai posé des questions sur le déroulé du test et sur leur manière de fonctionner

☑️ J’ai choisi à fois au feeling et avec ma réflexion

👌 J’allais être dans des conditions idéales pour le test ! 

Le jour du test ….

💪 J’étais remontée à bloc et super motivée, avec quand même une petite pointe de trac.

✈️J’avais l’impression d’être le pilote d’un avion à qui on dit qu’on va tester la puissance de ses moteurs.

J’ai donc allumé tous mes outils intérieurs (intuition, empathie, émotions…) et fait chauffer les moteurs. J’étais excitée de me dire que j’allais enfin voir ce que j’avais sous le capot… 

Et ça ne s’est pas passé comme je l’avais imaginé…

C’est ça le test ?! 

😠Au fur et à mesure que je passais le test, je sentais une émotion monter, la colère.

😖 J’avais envie de crier « Non mais, c’est une blague ?! » J’avais l’impression que l’on se fichait de moi. J’avais imaginé un test super puissant avec 200 questions par items, qui irait creuser en profondeur pour mettre en lumière toutes les facettes de mon mode de fonctionnement. J’ai déchanté : avec 10 épreuves de seulement 19 questions chacune, j’ai trouvé le test tellement réducteur et superficiel, je ne voyais pas comment le test pourrait répondre à mes attentes…

🛫J’avais imaginé pouvoir tester mes limites, faire faire des loopings à mon intelligence, pousser l’accélération au maximum… Je me retrouvais à faire des tours de piste au sol pour évaluer ma capacité à voler… J’étais dépitée… 

Je ne le sens pas cet examinateur

🤔 Je trouvais la psychologue distante et beaucoup moins chaleureuse que lors de notre entretien préalable. « Pourquoi est-elle différente ? »  « Qu’attend-elle de moi » « Où est le piège ? » 

🔍Pour en savoir plus je me suis servie de mon empathie : je ressentais comme un manque de confiance en elle, comme si elle se sentait elle-même évaluée … « Pourquoi ? Douterait-elle de ses compétences ? » « Est-elle fiable ? » « Mais du coup qu’est-ce que je fais là ? » « Ai-je fait une erreur en la contactant ? « 

🤨 J’ai continué d’analyser son comportement : je voyais les réponses qu’elle entourait et je pouvais calculer mon score au fur et à mesure de l’épreuve… Il n’en a pas fallu plus pour que mon syndrome de la bonne élève refasse surface : dès que je la voyais cocher la case ‘‘mauvaise réponse’’, j’avais le sentiment de ne pas être à la hauteur. 

Oh non, pas du calcul mental !

💬 Pour la partie du test sur l’intelligence verbale, je ne me suis pas mis la pression. Je n’ai jamais eu l’impression d’être particulièrement douée sur le sujet. J’ai fait de mon mieux sans me stresser et j’ai atteint le score maximal sans même m’en rendre compte. Mais comme le test ne va pas au-delà, je ne sais pas à quel niveau me situer et c’est plutôt angoissant car je ne connais pas mes limites. « Où est ma place ? »

🔢 Pour la partie logico-mathématique, je me sentais stressée : j’ai toujours eu de bons résultats en mathématiques mais je déteste le calcul mental (je ne connais même pas toutes mes tables de multiplication). Mon délire c’étaient les équations, les intégrales et les probabilités. Face à la pression, j’ai fait appel à mon fidèle allié le faux-self, qui a parfaitement joué son rôle : être bon mais pas trop pour ne pas se démarquer.

Résultat : test non concluant

🤯 Durant ce test, j’ai tenté de rester concentrée et de répondre aux questions, tout en :

  • contenant ma colère contre le test qui n’était pas au niveau de mes attentes
  • contenant ma colère contre-moi-même d’y avoir cru, de m’être faite avoir et d’être en train de le rater
  • tentant de faire taire mon besoin de sens « A quoi ça sert ? Qu’est que je fais ici !? » en me disant « Va au bout, on verra bien ce que ça donne » pour ne pas trop faire flancher ma motivation
  • essayant de décrypter le comportement de la psychologue qui me mettait mal à l’aise 

🥊 Vous vous imaginez conduire un avion sur la piste, tout en vous battant contre le reste de l’équipage ?

👉 Résultat du test : non concluant : un QIT incalculable et des écarts types non significatifs

😵 Le test ne sait pas si je sais voler mais je me suis éraflé les ailes au sol.

Je suis Haut Potentiel et j’ai raté mis en échec le test de QI.

11 commentaires

  • Damien GRIMONPREZ

    J'aurais aimé savoir comment Pauline déduit (ou sait) qu'elle est HP si elle à mis en échec les tests de références sur le sujet. C'est étonnant. Y-aurait-il de nouvelles échelle permettant à chacun de se déclarer HP ?

    • Bonjour Damien, je vous remercie pour ce commentaire. Le test WAIS IV est uniquement une preuve officielle d'un QI. Cependant, le stress, l'état d'esprit dans lequel l'individu passe le test, le psychologue chargé de faire passer le test...sont autant de facteurs qui peuvent influencer le résultat du test. S'il n'y a pas de faux positifs et il peut y avoir des faux négatifs. Pauline fait partie de ces personnes qui présentent toutes les caractéristiques d'un HPI, qui vont être orientées par leur praticien à passer un test et qui vont échouer. Bien que le WAIS IV soit le seul reconnu de façon formel, il y a d'autres façons de déceler un haut potentiel. Le self test de Mary Rocamora, par exemple, peut déjà ouvrir des pistes.

      • JANOT

        Pour avoir passé le test WAIS, celui ci m a montré comment fonctionnait ma carte mère. Pour moi, finalement le chiffre est moins intéressant que la compréhension.

        • Je suis tout à fait d'accord avec cela. Le chiffre importe peu. Etre HPI, c'est déjà se sentir comme tel avec tout ce qui va avec et qui diffère d'une personne à l'autre. Tous les aspects "hyper", tous les "dys", toutes ces capacités... C'est d'autant plus vrai quand on connait ce qu'il y a derrière le test. Tout ce que le psychologue voit et perçoit pendant le passage, tout ce qu'il note et tout ce qu'il retient, son interprétation de l'ensemble et sa restitution. J'accompagne des client qui sont HPI, c'est une évidence, et qui n'ont pas passé le WAIS et qui, peut-être ne le passeront jamais. Les lectures qu'ils ont pu faire, leur a ouvert les yeux sur leur fonctionnement au quotidien et le fait de comprendre est suffisant pour eux.

      • Je partage le scepticisme de Damien et ne suis absolument pas convaincu par votre réponse. Les conditions de passation d’un test QI sont sans doute éprouvantes et stressantes pour la majorité des personnes testées et le ou la psychologue est censé(e) tenir compte des réactions (stress, énervement, ennui, déconcentration…) dans son évaluation. Effectivement le test Wais 4 est à l’heure actuelle l’unique manière de confirmer un haut potentiel. Vous prétendez qu’il existe d’autres façons de le déceler, or ces approches sont souvent subjectives. L’idée largement répandue que les hpi partageraient des caractéristiques communes est fortement critiquée lorsqu’elle est utilisée pour établir un diagnostic. Le test de Rocamora auquel vous vous référez en est le parfait exemple. Quand une personne répond à ce type de questions (et en connaissant l’enjeu) il y a de fortes chances qu’elle obtienne un score élevé et en étant sans doute de bonne foi. Oui j’ai un vocabulaire étendu ( plus que Paul mais moins que Pierre, mais il est sans doute hpi aussi), oui je fais preuve d’empathie… oui je suis un être humain extraordinaire et en décalage total, incompris de mes contemporains trop superficiels, futiles… trop humains. Pardonnez mon ironie mais honnêtement je vous défie de trouver quelqu’un qui ne se retrouverait pas dans cette liste de caractéristiques très valorisantes. De même je n’ai jamais rencontré quelqu’un ayant fait un test de psychologie qui conclurait qu’il est un pervers narcissique ( pour peu que ce concept ait un sens). Peut-être connaissez-vous cette expérience qui réunit des inconnus dans une même pièce en prétextant une une expérience « psycho-astrologico-mediumnique ». À chacun des participants on distribue un questionnaire rapide et quelconque en leur expliquant qu’un expert va établir leur profil psychologique en analysant leurs réponses et après qu’il a observé leurs comportements. Une fois les bilans rendus il est demandé aux participants s’ils sont satisfaits des conclusions de l’expert. Comme vous vous en doutez, tous sont enthousiasmés par les résultats, et les révélations de l’expert sont incontestées. Chacun a l’impression que sa personnalité est décrite de façon détaillée. Une fois l’expérience terminée et après que l’émotion est redescendue on révèle aux participants la supercherie. Le profil type distribué aux participants était le même pour tous. Quinze participants identifiés, quinze personnalités identiques… Et pourtant chacun avait la certitude d’avoir été démasqué. Nous sommes tous différents, néanmoins nous avons la même idée de ce à quoi nous voudrions ressembler.

        • Bonjour Xavier, je vous remercie pour ce retour et je respecte votre scepticisme. Je reste convaincue, tout comme Camille S., psychologue clinicienne qui fait passer le test WAIS IV, que le résultat du test peut-être biaisé par l'état mental du patient le jour du passage. Si vous même l'avez passé, vous savez qu'il y a des indices où le stress peut brouiller le raisonnement. D'autre part, certains "dys" comme le dyspraxie par exemple, peuvent avoir un effet désastreux sur le raisonnement perceptif par exemple, rendant un profil hétérogène, avec des scores très élevés sur certains indices et très bas sur d'autres. Il n'en reste pas moins que le sujet est HPI. Petit à petit, les spécialistes se détachent du seul chiffre de QI pour reconnaître un profil HPI, même s'il est rassurant pour beaucoup. Comme le dit très bien Monique de Kermadec : « Etre surdoué, c’est quand même beaucoup plus qu’un QI. C’est avoir un certain regard sur le monde et un certain rapport aux autres ».

        • Dominic Gauthier

          Intéressant, je suis HP avec dyslexie. Je le stipule car mes fautes d'orthographes pouraient vous crever les yeux. Je suis d'accord avec vous et aussi en désacord. Mon desaccord viens du fais que vous simplifier le répondants au question de la même manière que vous simifier le fond des questions. Bien sur qu'une personne va répondre et se reconnaître. Je met au defi nomporte qui de lire a un ami l'horoscope au hazard et la personne va se reconnaître. On peut également se diagnostiquer un cancer soit-même. Bon, on a compris. Ok, mais il est ou le problème? Même les fous se croient intelligent. Et si une personne se déclare HP ça change quoi? Y a t-il une course a la supercherie en place ou une demande d'irradier les imposteurs qui au pire, auront le moral meilleurs? Vous identifier un problème ou vous en inventer un? Je connais quelques personne qui ont le QI officiel, le seul reconnu de 140 et plus et tous. Vous savez ce qu'ils ont en commun? Ce sont des cons. Leur intelligence émotionnel et creative a passé son tour. Je suis HP, ya pas de quoi se prendre la tête. La Saveur de l'humilité est plus délectable. J'eduque mes 4 enfants en leur disant de se faire confiance car la confiance ouvre les portes du bonheur. HP c'est quoi? Se sentir different car c'est un fait, les compulsion tendance aux dépendences, besoin de changement, soufrance, sencibilité extreme besoin de tout reinventer. Problèmes dans les relations Dr couple, complexe de performance, syndrome de l'imposteur et j'en passe. Wow HP. Quand je regarde le bonheur naif je souhaiterai être née idiot. L'intelligence est un cadeaux empoisoné. Pourquoi croyez vous que la depression frappe autant les génies.? Et le taux de suicide lui qui viens avec on en parlent? Alors sérieusement l'auto declaration de HP est un problème? Ils vollent des emploie et ou menace la communauté du IQ réel? La confiance avant un examen a l'école peut avoir un impacte de 20% sur la note. Alors j'encourage les gens a se dire géniaux car ça ne m'enleve rien à moi.

  • Fabrice

    J'ai eu le même résultat et constat que Pauline, Ce test ne mesure que quelques 4-5 caractéristiques des hauts potentiels. Au travers de nombreuses lectures d'ouvrages sur le sujets, j'ai découverts qu'il y en a environ 20 ! Une question reste en suspend, comment les normaux pensant (qui sont la majorité) peuvent détecter les hauts potentiels ? Tout comme un haut potentiel peut naturellement en détecter d'autres ?

    • Merci pour ce témoignage Fabrice. Que les hauts potentiels se reconnaissent entre eux, cela n'a rien d'étonnant. Dans la vivacité d'esprit, dans l'humour, dans le décalage... qui se ressemble s'assemble. Comment les neuro typiques reconnaissent un HPI ?... pas sûr qu'ils y arrivent. Ce n'est pas écrit sur leur front. Ou alors il faut qu'ils soient sacrément documentés sur le sujet !

  • Cécile

    Bonsoir, Merci pour tous vos commentaires. Cela faisait un an et demi que j'hésitais à passer le test de par la détection HP de ma fille de 5 ans. Car le compte rendu de la neuro-psychologue m'a bouleversé, ayant l'impression qu'elle me décrivait. Je me suis beaucoup documentée et j'ai décidé de franchir le pas. En revanche, j'étais loin de le faire dans de bonnes conditions mais je voulais en avoir le cœur net. Résultat QI normal avec une grande anxiété de performance et la problématique d'attention... comme ma fille. Bref, je suis déçue car j'ai vraiment tous les signes d'un HP. Cela dit, je trouve en effet le test très réducteur ; je ne m'attendais pas à des tests aussi "bateau" avec un score qui reflète vraiment la réalité ? L'avantage au moins c'est que je connais davantage mon profil et vais pouvoir travailler dessus.

  • Dorian Grondin

    Bonjour, J'ai lu certains commentaires indiquant quelques incompréhensions et divergences vis-à-vis du test WAIS IV ainsi que sur ce qu'est ou devrait être un HPI. Il faut préciser que le WAIS IV est somme toutes assez dédié à un type de profil ce qui explique que l'on peut effectivement être HPI et cependant le louper complètement ne serait-ce que par mauvaise gestion du stress par exemple. D'abord le plus important dans ce test n'est pas son résultat chiffré final mais bien les stratégies de réflexion développés pour résoudre les problèmes, c'est en cela que l'on précise les choses, tout comme ce test permet de mettre en évidence l'autisme de type asperger, qu'il soit de haut niveau ou pas d'ailleurs. (Il ne faut pas oublier qu'on parle bien de "potentiel", on peut ne pas savoir l'utiliser pour diverses raisons) Aujourd'hui, les avancées sur ce sujet et sur les évaluations du quotient intellectuel (mais en France ça traine un peu) ont mis en évidence qu'il faut aussi et surtout regarder le "profil" intellectuel. En effet, on peut être HPI est pourtant être complètement mauvais en ce qui concerne les épreuves techniques comme les mathématiques ou la logique pur, au point même de ne pas être capable de résoudre une très simple équation mais par contre d'être particulièrement doué en ce qui concerne le développement des pensées (en philosophie par exemple), c'est à dire d'être capable d'aller plus loin dans le raisonnement, de voir plus clairement les choses qu'une personne lambda ou encore un HPI plutôt "matheux". En gros un HPI peut être plus littéraire que technique, ou bien encore développer de grandes capacités créatrices et être un génie de la peinture par exemple. On parle aussi de précocité, c'est-à-dire avoir des réflexions complexes et matures à un très jeune âge, tout simplement mais sans pour autant devenir un savant dans l'avenir. Cela peut être même totalement incapacitant si pas maîtrisé. Je finirais en disant, qu'il est des analphabètes qui sont pourtant bel et bien des HPI… Puis c'est du cas par cas… en fait. Bonne continuation à tous !! D G.

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