Mélanie Lévy-Thiébaut, Cheffe d’orchestre « spirituelle »
Interview passionnante avec une passionnée, Mélanie Levy-Thiébaut, Cheffe d’Orchestre.
Débordante d’énergie, Mélanie parle de son parcours, son métier et sa spiritualité. De l’âge de 6 ans à aujourd’hui, retour sur une trajectoire singulière.
Peux-tu me parler de ton métier et ton parcours pour y arriver ?
Mélanie :
C’est le sens de la responsabilité et le désir d’embarquer les gens qui sont à l’origine de mon métier. Quand j’avais 6 ans, j’hésitais entre devenir pilote ou cheffe d’orchestre. Ce que je voulais, c’était d’avoir des gens avec moi et de leur apporter quelque chose.
J’ai toujours aimé que les gens soient bien avec moi et cela a toujours été très important pour moi.
Mon métier permet ça.
Pourquoi avoir choisi la musique ?
Mélanie :
C’est une bonne question car à vrai dire je n’étais pas une surdouée de la musique, mais ce travail énorme à faire m’a passionnée.
Certainement que cela a raisonné chez mes parents. Ma maman était compositeur, alors elle a pris les choses en mains. Mais si l’un d’entre eux avait été pilote, je le serais peut-être devenue.
Mon éducation y est aussi pour quelque chose. J’ai été élevée dans une ambiance bohème, avec une grande ouverture d’esprit, en pleine période hippie, mai 68, le premier homme sur la lune et Woodstock ! Quelle inspiration ! Tout me semblait permis.
Je me souviens de ma maman, avec le piano ouvert, en train de gratter les cordes pour en sortir des sons pour ses compositions. J’ai été bercée avec la musique de contemporains comme Boulez, Stockhausen et Xenakis, même si je n’aimais pas trop cela à l’époque.
Et des compositeurs venaient à la maison, dont Xenakis que j’ai rencontré.
Qu’est-ce que la musique t’apporte aujourd’hui ?
Mélanie :
Aujourd’hui je suis à la croisée des chemins. Après 30 ans de carrière, j’ai besoin de changement, alors je le trouve en m’ouvrant à un registre plus large et différent de celui, plus classique, que j’ai suivi auparavant.
Plus tournée vers la musique de mes ancêtres, après avoir fait l’expérience de la foi judaïque, je veux changer de musique.
Je me tourne aussi vers le Métal et la musique contemporaine. Je dirige aussi des œuvres de ma mère.
Je me suis toujours sentie passeuse, aujourd’hui je sens que je le deviens.
Que fais-tu de ton énergie dans ton métier et comment la gères-tu ?
Mélanie :
Très franchement, pendant très longtemps mon énergie ne m’a pas aidée. Je n’étais pas comprise et je voyais bien que je n’étais pas faite comme tout le monde.
Tout a changé le jour où j’ai découvert les arts martiaux et en particulier l’art des Samouraïs avec le maniement du sabre. Cet art m’a permis de me poser, de canaliser mais aussi d’augmenter mon énergie de façon positive, de rester originale et différente et j’aime cela.
C’est un long chemin de préparation et avec cet art, je suis intègre avec moi-même.
J’ai aussi découvert le Pranayama, une pratique Hindou de respiration alternée et régulière qui, quand elle est maîtrisée, permet de sentir tous ses organes battre. C’est une sensation extraordinaire !
Et puis il y a 6 ans, j’ai fait une dépression qui a été traitée par la psychanalyse qui m’a véritablement révélée à moi-même.
Tout le travail consiste à gérer l’adrénaline et le calme pendant mes concerts.
C’est tout cela, la préparation mentale avec la méditation, la prière, la spiritualité et la préparation physique qui me procurent de l’amour et de la joie qui me permettent de me présenter à l’autre (le public et les musiciens) et de lui donner ce qu’il attend.
Et aujourd’hui à quoi aspires-tu ?
Mélanie :
J’œuvre pour être le plus tranquille possible pour transmettre à mes enfants, les musiciens et les autres.
Merci Mélanie !
Crédit photo : Astrid di Crollalanza
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