Faut-il passer le test WAIS IV lorsque l’on pressent un haut potentiel chez soi ?

Faut-il passer le test WAIS IV lorsque l’on pressent un haut potentiel chez soi ?

Vous vous interrogez sur le test WAIS IV ? Vous pensez être un adulte à haut potentiel et vous vous demandez si ce test peut réellement vous apporter des réponses ? Dans cette interview, Camille Savary, psychologue clinicienne à Rennes, nous explique tout sur le test WAIS, son utilité et son impact sur la compréhension de votre fonctionnement intellectuel. 

Notamment : en quoi ce bilan psychométrique peut être crucial pour mieux comprendre son potentiel intellectuel et émotionnel, et pourquoi il est parfois essentiel de franchir le pas pour se connaître soi-même. Camille met tout en œuvre pour que ses patients passent le test dans les meilleures conditions possibles.

Qu’est-ce que le test WAIS IV et comment évalue-t-il le fonctionnement intellectuel ?

Camille Savary : Le test WAIS IV (Wechsler Adult Intelligence Scale, 4ᵉ version) est un bilan psychométrique conçu pour évaluer le fonctionnement intellectuel d’un individu. Il explore plusieurs domaines cognitifs, tels que la logique, la mémoire, les capacités verbales, ainsi que la vitesse de traitement. Chaque domaine obtient un score spécifique, tandis qu’un score global, le Quotient Intellectuel (QI), permet de situer la personne par rapport aux performances de ses pairs du même âge.

Pourquoi un adulte décide-t-il de passer ce test ?

CS : Les raisons pour lesquelles un adulte décide de passer le test WAIS HPI sont variées. Beaucoup de personnes, initialement venues pour leurs enfants, s’intéressent à ce test après avoir pris conscience des liens avec le haut potentiel. Lors de la restitution des résultats pour leur enfant, certaines caractéristiques de la précocité intellectuelle résonnent avec leur propre vécu. Ce lien les pousse parfois à envisager de passer eux-mêmes le test WAIS IV pour mieux comprendre leur fonctionnement.

D’autres adultes se tournent vers le test suite à un questionnement personnel. Un sentiment de décalage, souvent ressenti depuis l’enfance, les amène à s’interroger sur leurs particularités. Ils découvrent que le haut potentiel ne se limite pas à une réussite scolaire, mais qu’il est également lié à un fonctionnement émotionnel spécifique, parfois difficile à gérer.

Cette prise de conscience amène ces adultes à chercher des réponses, généralement après avoir exploré leurs doutes sur Internet ou dans des discussions avec des proches.

Pourquoi certains adultes hésitent-ils à passer le test WAIS IV, et quel est l’impact sur leur décision ?

CS : Il est fréquent que les adultes hésitent à passer le test WAIS HPI, même s’ils ressentent un décalage ou une certaine forme de doute concernant leur potentiel. Beaucoup d’adultes qui consultent pour un test WAIS IV ont d’abord des appréhensions. Ils se demandent fréquemment : « Et si je m’étais inventé tout ça ? » ou « Et si je me trompais et que le test montre que je ne suis pas HPI ? »

Cette crainte est habituellement renforcée par une expérience scolaire difficile. Ceux qui ont eu des difficultés à l’école, ou qui ont été en échec par le passé, peuvent appréhender de revivre une situation d’évaluation. C’est aussi un frein pour ceux qui ne trouvent pas l’utilité immédiate du test.

Cependant, d’après mon expérience, la plupart des adultes qui hésitent finissent par se décider à passer le test WAIS HPI. Ils cherchent à objectiver leur ressenti et à avoir une certitude sur leur fonctionnement intellectuel. Passer ce test leur permet non seulement de mieux comprendre leur fonctionnement, mais aussi de se donner une grille de lecture pour mieux gérer leurs relations au monde, aux autres et à eux-mêmes.

Quels sont les enjeux d’un test WAIS HPI pour un adulte dont le profil indique un haut potentiel ?

CS : Le principal enjeu d’un test WAIS HPI pour un adulte est de lever les doutes et de permettre à la personne de mieux comprendre son fonctionnement cognitif. Cela permet souvent de revisiter son passé et de mieux comprendre des ressentis qui étaient jusqu’alors difficiles à expliquer. Il ne s’agit pas seulement de se définir par son intelligence, mais de mettre des mots sur une réalité déjà présente.

De plus, beaucoup d’adultes HPI manquent de confiance en eux. Le test WAIS IV joue un rôle crucial dans la reconstruction de l’estime de soi. Ce n’est pas une question de se considérer plus intelligent, mais de se reconnaître comme étant intelligent différemment.

Grâce à cette prise de conscience, beaucoup d’adultes HPI arrivent enfin à réaliser des projets importants, comme reprendre des études, créer une entreprise ou changer de carrière, des choses qu’ils n’osaient pas entreprendre auparavant.

Comment gérer les résultats montrant un haut potentiel, ou inversement, l’absence de haut potentiel chez un adulte ?

CS : La gestion des résultats d’un test WAIS HPI dépend beaucoup du contexte et de l’attente de la personne. Certaines viennent passer le test parce qu’elles sont déjà bien informées sur le sujet et cherchent simplement à confirmer leurs soupçons. Pour elles, il s’agit d’explorer comment s’approprier ces nouvelles informations et d’obtenir des conseils pratiques pour mieux gérer leurs émotions et un mental parfois envahissant.

Pour d’autres, la découverte du haut potentiel peut être un vrai tournant. Dans ce cas, je leur explique ce que cela implique, en soulignant que, même si chaque parcours est unique, il existe des caractéristiques communes. Beaucoup de personnes HPI éprouvent des difficultés à gérer leur sensibilité, leur tendance à la procrastination, ou un sentiment d’ennui au travail.

Et même si les résultats ne révèlent pas de haut potentiel, le bilan psychométrique reste précieux. Cela permet de mettre en lumière le profil cognitif du patient et de découvrir des points forts à valoriser pour renforcer l’estime de soi. Ce test, qu’il révèle ou non un haut potentiel, reste une démarche importante pour mieux comprendre son fonctionnement intellectuel et émotionnel.

Quels conseils donneriez-vous à une personne, possiblement HPI, qui hésite à passer le test WAIS IV ?

CS : Je lui conseillerais avant tout de s’écouter. Chaque personne a sa propre temporalité et parfois, le moment n’est pas encore venu. Cependant, il est aussi important de noter que plus on attend, plus l’enjeu grandit, et avec lui, le stress.

Je rappelle que le test WAIS HPI n’est pas simplement un test de QI. C’est une démarche qui permet de dresser un profil cognitif détaillé et de mettre en lumière non seulement les forces intellectuelles, mais aussi les ressources émotionnelles. Le test peut également révéler des troubles d’apprentissage non identifiés auparavant, souvent ignorés depuis l’enfance.

Si la personne est hésitante, il est conseillé de commencer par un entretien préalable, qui n’est pas engageant, afin de discuter de la pertinence de passer ce bilan psychométrique. Cet échange permet de démystifier le test et de réduire l’anxiété autour de l’évaluation. En général, cette rencontre est agréable et même stimulante pour le patient.

Conclusion

Passer le test WAIS HPI peut être une étape importante pour mieux comprendre son fonctionnement intellectuel, notamment pour les personnes en questionnement sur leur potentiel. Ce processus permet d’apporter des réponses concrètes et d’éclaircir des doutes, en offrant une grille de lecture précieuse pour mieux s’orienter dans sa vie personnelle et professionnelle. Chez Coach’n Happy, Isabelle Lemière propose un accompagnement HPI personnalisé, qui aide à mieux comprendre ses spécificités, à renforcer l’estime de soi et à identifier la meilleure voie professionnelle alignée avec ses talents. Que ce soit avant ou après le test, cet accompagnement permet d’intégrer pleinement les résultats et d’en faire une ressource pour avancer sereinement.