Ce sont les autres qui sont c… ou bien c’est moi ?!
J’accompagne des adultes HPI depuis plusieurs années dans leur problématique professionnelle. Si chaque individu est différent et les situations tout autant, certaines questions reviennent dans les séances. Celle-ci en est une.
Exemple de Catherine, une cliente, à la tête de la petite entreprise qu’elle a créée et qui manage 6 salariés. Elle souhaite que je l’accompagne sur ses capacités à mieux manager son équipe.
Elle a récemment passé le test WAIS IV et sait depuis peu qu’elle est HPI.
Cette révélation, qui n’a pas vraiment été une surprise pour elle, lui a permis de comprendre bien des choses sur elle, son passé et sa façon d’être aujourd’hui.
Cela lui a aussi ouvert les yeux sur le fait que finalement, ses salariés n’ont peut-être pas les problèmes de compréhension qu’elle leur attribuait jusque-là. Et que cette incompréhension chronique entre elle et ses collaborateurs venait certainement de son mode de fonctionnement à elle…
Grosse remise en question donc.
L’indice de vitesse de traitement de son test WAIS IV est très élevé et le test sur les drivers* a aussi révélé un « Dépêche-toi » dominant. De fait, Catherine est rapide, très rapide, dans tous les domaines et dans son environnement professionnel et plus particulièrement dans son management, cela lui joue des tours.
Par exemple, en réunion, quelque-soit le sujet abordé, planification, organisation, créativité, Catherine, écoute, puis prend une décision en accord avec les participants puis clôture la réunion. Le plan d’action prévoit 2 mois pour la finalisation de la décision. Mais Catherine est déjà passé à l’étape d’après. Elle voit au-delà des 2 mois et projette l’ensemble de l’équipe. La semaine suivante, lors de la réunion hebdomadaire, elle explique à ses collaborateurs qu’elle a modifié la décision de la semaine passée pour mieux anticiper l’après… dans 2 mois… Ses salariés ne comprennent pas pourquoi elle remet en question une décision collégiale ni comment elle peut imaginer ce qui se passera après alors que la décision n’a pas été mise en place… Et Catherine de comprend pas qu’ils ne comprennent pas. C’est l’impasse.
C’est un grand classique vécu par des managers HPI qui ne vivent pas dans la même temporalité que leurs collaborateurs. Toujours avec un coup d’avance, s’ils manquent de pédagogie, le résultat obtenu peut-être bien inférieur à ce qu’ils attendent et ce à quoi ils pourraient tendre.
Alors que faire ?
Dans un cas comme celui-ci où la temporalité et la vision sont deux particularités exacerbées chez Catherine, nous avons travaillé sur l’apprivoisement de l’un et l’autre.
Comme beaucoup d’adultes HPI qui ont découvert leur atypisme sur le tard, Catherine a d’abord eu besoin de comprendre son fonctionnement et de répondre aux questions : pourquoi on ne me comprend pas ? mon haut potentiel peut-il me servir à quelque chose ? que dois-je faire pour être mieux comprise en tant que manager ?
Ce que le coaching a permis de faire :
En travaillant sur ses drivers, ses valeurs, ses talents et ses besoins, en gardant précieusement en vue son haut potentiel, Catherine a vraiment appris à bien mieux se connaître et a découvert toute l’étendue de sa personnalité et de ses capacités.
La deuxième phase du coaching a consisté en une mise en perspective de sa personnalité et son potentiel avec le monde qui l’entoure. Ce qui signifie la prise en considération de ses différences intrinsèques, liées pour beaucoup à son atypisme, avec la réalité portée par ses collaborateurs dont aucun n’est HPI.
Cette prise de recul lui a ouvert les yeux sur les difficultés qu’elle a pu rencontrer jusque-là dans ses rapports aux autres et encore plus dans son entreprise.
Catherine a compris que sa vitesse de traitement des informations, sa vision de l’après et ses changements de décisions, n’étaient pas la norme. Elle a, de fait, mieux accepté que ses collaborateurs puissent avoir une temporalité différente de la sienne et puissent avoir besoin de plus de temps et de plus de pédagogie pour comprendre ses directives.
Aujourd’hui, Catherine force régulièrement sa nature en appuyant sur le frein pour aller au même rythme que ses salariés. Elle prend plus le temps de la réflexion avant d’en faire part à son équipe et tout le monde arrive mieux à suivre. Son management est renforcé.
Son haut potentiel lui sert toujours à rester en avance sur son marché, à garder un coup d’avance en ayant une vue plus long termiste. Catherine a amélioré son approche pédagogique dans les réunions pour embarquer tout le monde en expliquant mieux sa vision et ses projections. Elle a laissé derrière elle le syndrome de Cassandre.
Aujourd’hui Catherine ressent pleinement les bénéfices de son haut potentiel et sait les exploiter : un atout gagnant-gagnant pour son entreprise !
*Les drivers sont des injonctions qui sont ancrés en nous depuis l’enfance et modelés par notre éducation parentale et scolaire. Ces injonctions contraignent nos réactions face aux événements et situations, sans que nous en ayons conscience. Connaître ses drivers, c’est pouvoir mieux comprendre et anticiper nos actions quand cela est nécessaire.
Patricia Santoni
Bonjour , je viens de finir la lecture de vos différents articles ,notamment « psychoVScoaching »qui m’ont particulièrement intéressés. Je cherche à venir en aide à mon fils de 29 ans qui s’est égaré depuis 2 ans entre une volonté affichée de faire un MBA (hec,insead..) et une incapacité totale à remplir le premier formulaire d’inscription… Après un diagnostic de dépression fait par un psychiatre ,il refuse tout traitement médicamenteux et toute approche par une psychothérapie . Il est actuellement en recherche d’emploi sur Paris . Je pensais qu’un premier pas avec un accompagnement de type « coaching » avec comme base de départ un test WAIS ,lui permettrait d’amorcer un travail sur une connaissance de lui qui me semble fondamentale aujourd’hui . Auriez vous des confrères sur Paris qui ont la même approche que vous ,très coaching /psycho !!? Merci d’avance de votre retour , Cordialement Patricia Santoni